23 de outubro de 2008

[PIPOL4] CR de la deuxième soirée préparatoire à PIPOL 4 Paris



PIPOL4

Barcelone
11 et 12 juillet 2009
4ème Rencontre européenne du Champ freudien

Bulletin de préparation et d'informations à la Rencontre

Clinique et pragmatique de la désinsertion
en psychanalyse

Date : mercredi 22 octobre 2008
Modérateur : Judith Miller

Deuxième soirée préparatoire à PIPOL 4
Cette soirée a permis de poursuivre l'étude des formes graduées de déprise subjective. Dans sa forme accomplie, la déprise du sujet psychotique correspond au débranchement total d'avec l'Autre. Ainsi que Lacan le soulignait en 1967, le psychotique ne tient pas à l'Autre par l'objet a pour la raison qu'il ne le lui demande pas. L'objet, il l'a dans la poche. Ce sont ses voix à l’occasion. Tel est le fondement de son drame et de sa liberté.
L'insertion actuelle de la psychiatrie de type DSM dans la médecine générale s'avère peu propice à l’accueil de la parole du psychotique. A partir de ce constat, des institutions d'orientation lacanienne ont voulu prendre au sérieux le dit de Lacan, selon lequel il ne s'agit pas de chercher à comprendre le psychotique, mais il s'agit d'être concerné par lui.
Intervalle-Cap est un accueil psychanalytique ouvert le week-end et sans visée thérapeutique. Une vingtaine d'intervenants s'y relaient. Il n'est rien demandé aux personnes qui poussent la porte et qui peuvent, si elles le souhaitent, discuter avec un intervenant. Parler n'est pas une obligation et l'on n'interroge pas quelqu'un sur les raisons de sa venue.
Les trois cas cliniques présentés par Sarah Abitbol, Stéphanie Navas et Catherine Meut ont été suivis d'une discussion animée qui a permis de recenser diverses occurrences de la déprise.
Une femme humiliée par son mari tyrannique souffrait d'attaques de panique dès qu'elle tentait de le quitter. La perspective de perdre son nom de suppléance en divorçant la plongeait dans une angoisse indicible. Elle craignait de perdre le lien avec une communauté. En voulant l’aider, les services sociaux la délogeaient de la seule place dans l’Autre qu’elle avait trouvée.
L'errance d'un homme qui avait été placé à la naissance en famille d’accueil avec son frère cadet était bornée par deux signifiants : famille et accueil. Par deux fois, il avait tenté de fonder une famille et, par deux fois, il avait éjecté de la scène par un frère. La subjectivation de cette répétition a constitué un début d'historisation susceptible de limiter la jouissance d’être éjecté.
Les débranchements successifs de cet homme ont commencé à partir de l’instant où il est devenu père. Sa compagne le quitte, puis il perd son métier lié au traitement de l'image. Il perd à la fois ce double au miroir qu'était pour lui sa femme et l'agrafe de son activité professionnelle qui faisait tenir les trois registres RSI. Sa propension mortifère à tout lâcher pour se réaliser comme regard absolu a su trouver une limite dans le dialogue avec l’analyste dans la semaine et la possibilité de n’être pas seul le week-end. La continuité de la présence permet d’endiguer une rupture totale du lien social.
Il en ressort qu'un accueil psychanalytique n'est pas un lieu de parole qui pousse à se dévoiler. De plus, la série finie d'intervenants ne cesse de décompléter l'Autre en le fragmentant, tandis que la restriction de la curiosité clinique des intervenants fait déconsister le savoir.
Un tel dispositif s'avère favorable à l'accueil de la précarité symbolique au temps de l'Autre qui n'existe pas.

Laura Sokolowsky





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