19 de janeiro de 2010

Le feuilleton n°26

n° 26




De toute urgence


Yves Arnoux – Paris






Le feuilleton préparatoire aux Journées des 23-24 janvier attend vos textes aux adresses


danielroy@wanadoo.fr


herve.damase@orange.fr



Le feuilleton ouvre sa page à un témoignage qui pointe sur une question qui imprègne toute la préparation de nos Journées : que se passe-t-il quand un être parlant occupe la place de rejet dans un discours ? Nous sommes plus habitués au point de vue « clinique », quand le « patient » vient occuper cette place. Ici, c'est un directeur qui en devient ex-


DR.



Directeur dans un établissement médico-social d'une grande association humanitaire, il est brusquement invité à prendre sa retraite. Rapidement, urgemment… sans évaluation ! En effet, en orientant cet établissement depuis 25 ans avec la boussole psychanalytique, sans même faillir sur les plans financiers ou de la rentabilité, on aurait pu trouver une faute, une erreur, une mauvaise gestion, une équipe sans enthousiasme, sans désir. Même pas. De plus, prenant en compte les nouveaux semblants sociaux, il inaugurait, un an auparavant, l'ouverture d'un SESSAD de 35 places. Quelle est donc l'urgence de son départ ? Une nouvelle manière de prise en charge dont il ne tient pas compte ? de nouvelles perspectives ?


Alors que pouvait s'ouvrir une remise en question d'une pratique, s'interroger en toute concertation sur l'évolution de la pratique qu'impose la psychose infantile, s'élaborer des stratégies de « management » au regard des sujets accueillis… Eh bien, seul un intermédiaire administratif est venu dire : « Usé, trop vieux ! »


Cette violence ignore l'engagement désirant de chacun, à plusieurs, accompagnant ces enfants qui nous accaparent, nous mobilisent pour nous instruire, nous faire rire à l'occasion comme cet enfant qui, apprenant qu'il part à la retraite, demande : « Comment il y va ? en train ou en voiture ? »


Éradiquer la pratique clinique, quelle soit ou non avec la psychanalyse appliquée, revient à gérer des équipes en ignorant les sujets qu'elles accompagnent, instrumentalisées par des protocoles standardisés qu'il convient de dénoncer. Rétablir la relation transférentielle, c'est introduire du vivant avec des sujets, au cas par cas.


En conséquence, il est de toute urgence de résister et d'affirmer de la bonne manière : notre clinique est encore celle du réel.






Toutes les informations concernant les Journées sont sur le site


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