6 de março de 2007

LEL » 3 questions à … Judith Miller

La lettre en ligne Nro 35

3 questions à
… Judith Miller
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Nathalie Jaudel pour la Lettre en ligne : Pourquoi avoir créé un programme international de psychanalyse d’orientation lacanienne ?

Judith Miller : C’est à Jacques-Alain Miller qu’il faut poser cette question, c’est lui qui a proposé ce Programme International de Psychanalyse appliquée d’Orientation Lacanienne, à Bruxelles, au Congès de l’AMP, en juillet 2002, après une réunion joyeuse de quelques-uns avec et chez Alfredo Zenoni. Je me souviens que nous avons beaucoup ri en cherchant ensemble quel sigle produisaient nos hypothèses de nomination de ce projet, dont le sérieux s’imposait : nous entrions dans une période nouvelle, et il incombait aux psychanalystes lacaniens de faire savoir qu’ils étaient parfaitement au fait de leur responsabilité à l’endroit des nouveaux symptômes et vigilants concernant les principes de la pratique analytique. Beaucoup de membres de l’Association Mondiale de Psychanalyse ont à partir de ce programme entrepris de rendre compte de la façon dont la psychanalyse s’applique à la thérapeutique. Aussi difficile à penser que ce soit aujourd’hui, il n’en n’était pour ainsi dire pas traité sous cet intitulé dans les réunions - Journées ou Congrès - d’étude des Écoles du Champ freudien : comme si seule leur importait la psychanalyse pure et comme si la psychanalyse ne concernait que la formation de futurs analystes, comme si la psychanalyse, d’être appliquée à la thérapeutique, dérogeait à la psychanalyse pure et versait dans des pratiques psychothérapeutiques bâtardes, au mieux orthopédiques, au pire fallacieuses. Aujourd’hui les Écoles du Champ freudien mettent au travail l’articulation de la psychanalyse pure et de la psychanalyse appliquée, et ne considèrent explicitement pas qu’il s’agit d’une pratique de psychanalyse pure du seul fait que cette pratique soit celle d’un de leurs membres. À partir de l’initiative inédite des CPCT et d’autres expériences institutionnelles, elles et l’ensemble du Champ freudien démontrent les perspectives fécondes de la clinique de l’objet a et de ce que nous convenons de désigner comme le « dernier » enseignement de Lacan. Ce « dernier », ne l’oublions pas, suppose ceux qui l’ont précédé : j’écoutais avant hier Carole Dewambrechies-La Sagna présenter à des étudiants bulgares le stade du miroir à la lumière du dernier enseignement de Lacan, c’était, croyez-moi, formidable et l’anorexie prenait tout son relief, à mille lieues d’un « trouble alimentaire ».
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NJ : Freud, puis Lacan, ont invité les analystes à exercer en institution. Quelle nouveauté apportent les CPCT de ce point de vue ?

JM : Cette « invitation » a été plutôt un souci pour l’un et l’autre, si Freud a cru que la « psychothérapie populaire » n’éviterait pas « de mêler à l’or pur de l’analyse une quantité considérable du plomb de la suggestion directe », je crois que Lacan ne concevait pas que l’extension de la psychanalyse fut univoque pour être rigoureuse, et tenait que la psychanalyse appliquée s’oriente de la psychanalyse pure, mais aussi que les avancées de la psychanalyse pure la plus rigoureuse passent aussi par les leçons qu’elle permet d’extraire de la psychanalyse appliquée. Rendre compte est aussi formateur. Les CPCT sont aussi des lieux de recherche et d’étude, comme toute pratique d’orientation lacanienne, en institution ou pas. C’est ce que veut dire à mon sens, le cas par cas, au un par un. Aujourd’hui, où je pense beaucoup à Robert Lefort, j’argumenterais ce point des encouragements dont Lacan pressa Rosine Lefort qu’elle rende compte du cas de Robert, l’enfant au loup. Tout l’enseignement de Lacan ne résulte-il pas d’un serrage de sa clinique, dire que la guérison vient de surcroît, n’est-ce pas dire que le psychanalyste ne peut atteindre cette cible qu’à ne pas la viser, comme le tireur à l’arc japonais, disons donc pour aller vite, en raison de sa seule formation ? C’est ce que démontre le travail fait dans les CPCT, qui ne peut être mené que par des analystes dont la formation est incontestable.
3
NJ : Pourquoi avoir choisi un thème articulant la psychanalyse et le social ?

JM : La réponse se déduit, je crois, des deux premières. Et j’ajouterai qu’un échange avec Fabien Grasser qui travaille dans le CPCT-Paris me conforte à entendre dans le titre de la Rencontre PIPOL 3, Psychanalystes en prise directe sur le social, qu’aujourd’hui les psychanalystes sont impliqués dans le déchiffrage des nouveaux signifiants-maîtres et du plus-de-jouir en toc qui en résulte. Ils ne peuvent plus tenir d’aucune façon la psychanalyse appliquée pour, peu ou prou, réductible à la collaboration dont Jacques Lacan caractérise dans Télévision les pratiques -psycho. De la montée au zénith de l’objet a, il résulte en effet qu’il revient à la clinique analytique de déchiffrer la particularité du lien entre l’Autre et l’objet, dans chaque cas. C’est là une façon de définir de quoi retourne la prise directe sur le social et non dans le social.

Entretien du 19 février 2007


La lettre en ligne Nro 35
3 preguntas a
… Judith Miller

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Nathalie Jaudel para la Lettre en ligne : ¿ Porqué haber creado un programa internacional de psicoanálisis de orientación lacaniana?

Judith Miller : Es a Jacques-Alain Miller a quien hay que hacerle esa pregunta. El él quien propuso ese Programa Internacional de Psicoanálisis aplicado de Orientación lacaniana, en Bruselas, en el Congreso de la AMP, en julio de 2002, luego de una alegre reunión de algunos con y en lo de Alfredo Zenón. Recuerdo que nos hemos reído mucho buscando juntos qué sigla producía nuestras hipótesis de nominación de este proyecto, en el cual se imponía lo serio; entramos en un nuevo período, e incumbía a los psicoanalistas lacanianos hacer saber que estaban perfectamente al tanto de su responsabilidad frente a los nuevos síntomas y vigilantes en lo concerniente a los principios de la práctica analítica. Muchos miembros de la Asociación Mundial de Psicoanálisis emprendieron a partir de este programa el dar cuenta del modo en que el psicoanálisis se aplica a la terapéutica. Aunque es difícil de pensarlo hoy, no era por así decirlo, tratado bajo este título en las reuniones – Jornadas y Congresos – de estudio de las Escuelas del Campo freudiano: como si solo les importara el psicoanálisis puro y como si el psicoanálisis no concerniera mas que la formación de futuros analistas, como si el psicoanálisis, al ser aplicado a la terapéutica, derogara al psicoanálisis puro y se convirtiera en prácticas psicoterapéuticas bastardas, en el mejor de los casos ortopédicas, en el peor, falaces. Hoy las Escuelas del Campo freudiano ponen al trabajo la articulación del psicoanálisis puro y del psicoanálisis aplicado, y no consideran explícitamente que se trate de una práctica de psicoanálisis puro por el solo hecho de que esta práctica sea la de uno de sus miembros. A partir de la iniciativa inédita del CPCT y de otras experiencias institucionales, ellas y el conjunto del Campo freudiano demuestran las perspectivas fecundas de la clínica del objeto a y de lo que convinimos en designar como la “última” enseñanza de Lacan. Esta “última”, no lo olvidemos supone aquello que la ha precedido, escuchaba antes de ayer a Carole Dewambrechies-La Sagna presentar a los estudiantes búlgaros el estadio del espejo a la luz de la última enseñanza de Lacan, créanme que era algo formidable y la anorexia tomaba todo su relieve, a mil leguas del un “trastorno alimentario”.


2
NJ : Freud, luego Lacan, invitaron a los analistas a ejercer en instituciones. ¿Qué novedad aportan los CPCT desde este punto de vista?

JM : Esta « invitación » ha sido más bien una preocupación para uno y otro, si Freud creyó que la “psicoterapia popular” no evitaría “mezclar al oro puro del análisis una cantidad considerable del plomo de la sugestión directa”, creo que Lacan no concebía que la extensión del psicoanálisis fuera unívoca para ser rigurosa, y sostenía que el psicoanálisis aplicado se orienta del psicoanálisis puro, pero también que los avances del psicoanálisis puro más riguroso pasan también por las lecciones que permite extraer del psicoanálisis aplicado. Dar cuenta es también formador. Los CPCT son también lugares de investigación y de estudio, como toda práctica de orientación lacaniana, en instituciones o no. Hoy, en que pienso mucho en Robert Lefort, argumentaría este punto de aliento con que Lacan empujaba a Rosine Lefort a que dé cuenta del caso de Robert, el niño lobo. Toda enseñanza de Lacan no resulta de un cierre de su clínica, decir que la cura viene por añadidura, ¿no es decir que el psicoanálisis no puede alcanzar esta meta sino por no apuntarla, como el tirador del arco japonés, digamos entonces para ir rápido, en razón de su sola formación? Es lo que demuestra el trabajo hecho en los CPCT, que no puede ser llevado a cabo sino por analistas cuya formación es incuestionable.
3
NJ : ¿Por qué haber elegido un tema que articula el psicoanálisis y lo social?

JM : La respuesta de deduce, creo, de las dos primeras. Y agregaría que un intercambio con Fabien Grasser quien trabaja en el CPCT-Paris me conforta para entender en el título del Encuentro PIPOL 3, Psicoanalistas en contacto directo con lo social, que hoy los psicoanalistas están implicados en el desciframiento de los nuevos significantes amo y del plus de gozar en juego que resulta de ello. No pueden de ningún modo considerar al psicoanálisis aplicado como un más o menos, que se reduce a la colaboración con la que Jacques Lacan caracteriza en Televisión a las practicas psi. Del ascenso al cenit del objeto a, resulta en efecto que le toca a la clínica analítica descifrar la particularidad del lugar entre el Otro y el objeto, en cada caso. Es esta una manera de definir de qué retorna el contacto directo con lo social y no en lo social
Entretien du 19 février 2007
Traducción: Silvia Baudini

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