Le météore et les restes - O meteoro e os restos
texte en français - texto em português
Marcus André Vieira - EBP
O que dizer quando parecemos
estar à beira do desastre? Talvez, no fim dos tempos, a análise ajude a
encontrar, para cada um, o ponto em que se traçam o fim e o início, ao mesmo
tempo agora,
por meio da fala.
(The And, por Arnaldo Antunes)
Le sentiment de la fin du monde n’a jamais été aussi présent ces derniers temps au Brésil. « Fin » ici, ne se réfère pas à un sujet spécifique, soit la fin de l'histoire ou de la fonction paternelle, mais seulement au vertige, si souvent présent, de voir périmés tous nos paramètres quotidiens d'action et d'orientation.
J’inaugure ma participation
régulière à ce blog, rédigée dans mon
français-brésilien, aux prises avec ce sentiment. Il est incontournable en ce
qui concerne la vie politique actuelle. Ceci étant, parmi la longue liste des
situations qui récemment nous ont conduit à ce vertige, l’incendie et la perte
presque complète de la collection du Musée National de Rio de Janeiro est au
sommet. Je crois qu'il y a quelque chose à en extraire au-delà du désespoir.
On aurait beaucoup
à dire sur la destruction délibérée de l’état, presque comme si une nouvelle
colonisation, néo-libérale, en cours dans le pays avait condamné le musée à mourir
de faim. Il y aurait encore à dire à propos du rôle de ce musée comme carrefour
de choses exceptionnelles : centre universitaire d'excellence, château
unique recueillant presque tout de l'histoire de l'empire du Brésil, archive de
la mémoire des Amériques et de ces peuples détruits, centre intellectuel et de
la culture de la résistance de la banlieue contemporaine et bien d’autres
choses encore.
Je voudrais,
cependant, souligner l'insistance dans les réseaux sociaux en quantifier
l'immatériel. Des expressions telles que « une valeur incalculable », « vingt
millions d’objets perdus » étaient opposés aux faibles montants
nécessaires au maintien de la collection ; comparables, par exemple aux dépenses
liées au nettoyage des voitures du congrès nationale.
Un deuil fait des
ravages du fait de l’impossible de ranger l’objet perdu parmi d’autres. C’est
pour cette raison que nous essayons de « caser » l'objet. Beaucoup
essaient de le faire en s'appuyant sur la comptabilité, mais dans le cas du
musée, rien de plus égaré, car en l’occurrence l'objet perdu était exactement
ce qui est en dehors du calcul. Comment estimer la valeur des enregistrements
sonores des tribus indiennes disparues et de leurs langues, dorénavant à jamais
manquantes?
Quels que soient
les mystères de la mémoire humaine, si l'on accepte qu’elle suppose toujours un
peu de montage, la perte de l'impressionnante collection du musée semble dire
que nous avons perdu un appui immense pour nous créer des souvenirs. Pas seulement pour se souvenir, mais pour
transmettre le passé à ceux qui ne l'ont pas vécu, par exemple. Peut-être
était-ce suffisant pour expliquer à quel point la fin d'un musée est douloureuse,
mais je pense qu'on a perdu davantage.
La quantification
cache la singularité de l’objet. Celle-ci se dévoile dans un autre refrain dans
les jours qui ont suivi le feu : l'insistance sur le seul rescapé de
l’incendie, un énorme météorite. Il y a eu ceux qui ont voulu en faire une
sorte de symbole de la résistance dans le genre « tout n’est pas perdu ». Or, comme
l’a dit un de mes amis, en survivant au feu "il n’a fait que son devoir".
C'est parce que,
comme tant d'autres objets disponibles aujourd'hui pour notre plaisir, il est ce
qu’il est, il ne peut être autre que lui-même. C’est qu’il n'est pas un objet a.
Avec cette simple
lettre Lacan donne corps à l'indéfinissable d'un objet, ce qui lui donne vie et
singularité. Il ne s'agit pas d'opposer le virtuel au réel. Dans une analyse,
les objets sont virtuels, mais ils ne sont pas tous intéressants. Les objets
qui comptent, les objets "a", sont, pour commencer, des restes. Une séance
d’analyse vaut la peine lorsque on apporte à la scène ces fragments-déchet. «
Ma grand-mère me faisait une soupe seulement avec du Knorr, rien d'autre », «
ma mère a gardé mon nombril », « mon père avait une odeur de La Havane », « mon
voisin était accro à manger des morceaux de gomme de papier ». Ces objets
semblent contenir le secret de notre unicité. Ni de l'Autre, ni à moi, ce sont
ceux-là qui sont l’enjeux d’une analyse.
Notre désolation
doit être liée aussi à cela : non seulement nous avons perdu nos souvenirs,
mais des objets uniques de mémoire. Nous avons perdu, ceux qui connaissaient ce
musée, une usine d'objets a.
Dans le monde des
choses rares et étranges de ce musée j'ai vu un nez de cire atteint de la
lèpre, des montagnes d’insectes les plus bizarres tous épinglés au mur, j’ai vu
des momies brésiliennes, des os et encore des os. Tous ces objets furent capables
d'activer en moi une zone de mémoire dans laquelle je ne suis pas sûr de ce qui
s'est réellement passé, mais absolument sûr qu'il était bien là le réel et qu’il
me concernait directement.
Ce sont ces fragments
de mémoire que nous avons dans ses poches sans savoir pourquoi ils sont là, ou
même ce qu'ils sont, mais qui nous donnent le sentiment que nous sommes en vie.
Ils peuvent être reconnus, selon Lacan dans son Séminaire 10 par trois caractéristiques principales. Ils ne sont jamais
une chose, mais quelque chose, fragmentaire, difforme ; il sont toujours des
choses qui tombent, ont un « pathos de coupure » ; finalement,
ils nous touchent, nous tirent, comme a indiqué Barthes avec son punctum.
Avons-nous encore
de tels objets dans nos tiroirs ou dans notre mémoire ? En effet, aujourd’hui nous
hante le sentiment que chaque objet sort de l'usine déjà converti en poubelle.
Comment penser à la fonction do reste de condenser l'intensité du réel et du
désir dans ces conditions ? Quand, par exemple, la promesse d'un recyclage
total des déchets est sans cesse renouvelée ?
Il semble que la
fonction « cause » du reste, de l'objet a, sa façon de prendre le réel dans un discours, tel que défini par
J. A. Miller dépend, dans l'état actuel de la civilisation, de la présence
d'objets inutiles, ou inintelligibles.
Si l’on veut
faire écouter davantage la voix de la raison au moment de choisir pour qui
voter, surtout à ceux qui sont livrés à la surdité particulière de n'entendre
des vérités que quand elles sont devenues des cris (la plupart du temps
fascistes), il faut faire sonner la vie d’une autre manière. Les voix infinies
des tribus éteintes sont en chacun de nous, dans les objets « a » qui
nous constituent. Que la mort de la collection du Musée national ait mis cela en
évidence m’aide à retourner au travail avec les oreilles à son écoute et les poumons
réanimés, afin de les faire résonner.
Se queremos que se ouça mais a voz da razão no momento de escolher em
quem votar, entregues que estão, tantos, à peculiar surdez de só ouvir verdades
quando vêm aos gritos (quase sempre fascistas), precisamos fazer ressoar as
vozes infinitas das extintas tribos que nos constituem.
Nunca o sentimento de
fim de mundo esteve tão presente quanto nesses dias no Brasil. O tema, aqui,
não remete a nenhum fim específico, seja o fim da história ou da função
paterna, mas apenas à vertigem de que nenhum de nossos parâmetros quotidianos
para ação e orientação parece ainda valer.
Inauguro minha
participação regular neste blog com
nossa vida política em pleno “fim de mundo”. Da grande lista de situações que
levaram o país a essa vertigem recentemente, escolho, porém, o incêndio e a
perda quase integral do acervo do Museu Nacional. Creio que há algo a extrair
dela além de desesperança.
Haveria muito a dizer
(e tem sido dito, ainda bem) sobre o monstruoso rolo compressor que está
passando sobre um sem número de mundos, quase como se houvesse uma nova
colonização, neoliberal, em curso no país e que condenou o museu a quase morrer
de inanição. Haveria tanto mais a dizer sobre este museu como encruzilhada de
inúmeras coisas excepcionais. Centro universitário de excelência sem
laboratórios antissépticos, marco da história do Brasil império, memória das
américas, dos povos destruídos, das espécies de outros tempos, centro de
intelectualidade, de resistência de culturas de periferia contemporânea, ali,
fora da zona sul etc etc.
Destaco, porém, a
insistência ouvida e lida em toda parte em quantificar o imaterial. Expressões
como “valor incalculável”, 20 milhões de itens, são contrapostas aos valores
tão pequenos necessários à manutenção do acervo; comparações com as quantias
gastas em 2018 com relação aos gastos exorbitantes em assessores e ar
condicionados de salas vazias dos nossos políticos, etc. etc. Sem contar as
expressões que também vão neste sentido mesmo se não cifram, “referência
mundial”, “maior coleção do mundo” e assim por diante.
Um luto arrasador é
justamente aquele em que não se pode dar um contorno à perda, não se consegue
dizer o que se foi e não voltará; por isso tentamos tornar o objeto perdido “um
entre outros”, e muitos tentam seguir nesse caminho apoiando-se na
contabilidade. No caso do museu, porém, nada mais equivocado, porque o objeto
perdido é exatamente o que está fora das possibilidades da quantificação,
aquilo que mesmo com todo tempo e economistas do mundo permaneceria
incalculável. Como delimitar a perda de registros sonoros de tribos indígenas
já extintas e suas línguas para sempre, agora, desaparecidas?
Sejam quais forem os
mistérios da memória humana, se aceitamos que ela sempre envolve um pouco de
edição, a perda da impressionante coleção do museu parece dizer que perdemos a
possibilidade criar memórias. Não
apenas de recordar, mas de transmitir o passado para quem não o viveu, por
exemplo.
Aqueles objetos que o
museu reunia eram, nesse sentido, fundamentais. Por isso parece tão absurdo que
se fale em apresentar o acervo perdido em forma digital, ou em impressões 3d
como foi proposto ao longo da semana. Desconfio que isso parte de quem sabe o
que é algo irrecuperável, mas quer aproveitar para colocar no lugar seus
objetos sem personalidade, fáceis de vender, ou exposições sem objetos, como em
tantos museus hoje.
Talvez já fosse o
bastante para explicar o quanto o fim de um museu é dolorido, mas creio que há
ainda mais nessa perda.
Esse “a mais” no que
se perdeu, vela-se na quantificação, mas desvela-se em outro refrão nos dias
que se seguiram a incêndio. A insistência em frisar como salvou-se um
meteorito, fazendo dele uma espécie de símbolo da resistência, de um “nem tudo
está perdido”. Ora, como disse uma amiga minha, ao sobreviver ao fogo “ele não
fez mais que a obrigação”.
É porque ele, como
tantos outros objetos disponíveis hoje para nosso prazer, é o que é, não pode
ser outra coisa. Não é um objeto a.
Com essa expressão
estranha “objeto a”, Lacan dá corpo
ao indefinível de um objeto, aquilo que lhe confere vida e singularidade,
sempre aquém de nossa capacidade de nomeação.
Não se trata de opor o
virtual e o real. Em uma análise os objetos são virtuais, mas nem todos
interessam. Não queremos qualquer memória. Os objetos que contam, os objetos
“a”, são, para começar, as sobras, os restos. Uma sessão de análise vale muito
quando traz à cena estes fragmentos-resto. “Minha avó fazia uma sopa apenas com
caldo Knorr, nada mais”, “minha mãe guardava meu cotoco de umbigo”, “meu pai
cheirava a havana”, “meu vizinho era viciado em comer papeizinhos de chiclete”.
Esses objetos parecem guardar o segredo de nossa singularidade. Nem do Outro,
nem meus, esses é que valem.
Nossa desolação também
está ligada a isso: não perdemos apenas nossas memórias, mas objetos singulares
de memória, perdemos, os que conheceram este museu, uma usina de objetos a.
Naquele mundo de
coisas raras e estranhas, vi um nariz de cera com lepra, vi escaravelhos aos
montes presos por um alfinete, vi múmias brasileiras, ossos e mais ossos. Todos
capazes de ativar em mim uma zona de memória em que posso não ter bem certeza
do que aconteceu de fato, mas tenho absoluta certeza de que aquilo era real e me
diz respeito a mim somente.
São aqueles fragmentos
de memória que trazemos nos bolsos, sem saber bem porque estão ali, ou mesmo o
que são, que nos dão o sentimento de que a vida é um fato, mesmo se tudo faz
crer que ela não vale ser vivida
Eles se definem,
segundo Lacan no Seminário 10, por
três características principais. Nunca são Uma coisa, mas algo fragmentário,
disforme; são sempre “aparas”, coisas que, quando a Gestalt se faz, caem, ficam de fora; finalmente eles nos tocam, nos
pungem como se refere Barthes e seu punctum.
Será que temos ainda
nas nossas gavetas concretas ou da memória objetos assim? De fato, cada vez assombra-nos o sentimento
de que cada objeto já é desde a saída da fábrica, lixo. Como pensar na função
do rebotalho, do desejo como condensando a intensidade do real nestas
condições, quando ainda por cima, a promessa de uma reciclagem total do lixo é
veiculada sem cessar?
Parece que a função do
objeto resto, seu modo de tomar o real em um discurso, como o define J. A.
Miller depende do estado atual da civilização e, nela, da presença de objetos
caídos, inúteis ou ininteligíveis.
Se queremos que se
ouça mais a voz da razão no momento de escolher em quem votar, entregues que
estão, tantos, à peculiar surdez de só ouvir verdades quando vem aos gritos
(quase sempre fascistas), precisamos fazer ressoar, no vivo de cada um, suas
vozes perdidas. Elas estão em todos nós, são nossos objetos “a”, as vozes
infinitas de extintas tribos que nos constituem. Que a morte do acervo do Museu
Nacional tenha destacado essa necessidade me ajuda a retornar ao trabalho de
apurar os ouvidos, e reavivar os pulmões para fazê-las ecoar.
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