Les voies de l’hallucination
Enjeux épistémologiques et cliniques
Centre Hospitalier Sainte-Anne Amphithéâtre Morel (Pavillon Magnan)
Samedi 22 novembre 2008, 13h30-18h30
Traditionnellement, ce phénomène élémentaire décrit par la clinique qu’est l’hallucination apparaît comme un trouble sensoriel, comme une conséquence d’un trouble qui affecte le système sensoriel ; le sujet expérimente alors une « perception sans objet ». Ce point de vue, au croisement des savoirs philosophiques et psychiatriques laisse entendre une « erreur cognitive ». Mais si nous adoptons une position épistémologique plus avisée nous constatons, que derrière les doctrines « sensualistes » ou « mécanicistes » ou « psychogéniques » qui ont longtemps dominé le champ d’explication du phénomène hallucinatoire, et qui ont prétendument érigé en science « l’objectivité » de la perception, l’expérience clinique témoigne plutôt des rapports paradoxaux et contradictoires qu’entretient le sujet avec la structure du langage. Il faut par conséquent revisiter la notion de « sujet » de la connaissance.
La clinique des psychoses va isoler ce moment où la réalité peut se mettre à parler toute seule dans l’hallucination. Structuralement, l’hallucination est verbale dans son ressort explicatif même si son point d’impact peut varier : audition, vision, olfaction, coenesthésie, etc. Elle est verbale car notre monde, notre réalité, est structuré comme un langage. Seulement, lorsque ce monde symbolique se fissure, lorsque le lien à l’Autre se défait (du fait d’un point de forclusion), peut se déchaîner dans le réel le signifiant. Dès lors, quel statut donner au sujet ainsi qu’à ses voix ; sur quels fondements épistémologiques notre modèle psychanalytique de l’hallucination se fonde-til? Enfin, d’un point de vue clinique et donc éthique, quelle manoeuvre adopter pour le clinicien ? Doit-il se contenter d’accueillir le phénomène, voire l’interpréter ? Doit-il au contraire le faire taire – en ayant recours aux médicaments ? Peut-il aider l’halluciné à subjectiver quelque chose ou enfin, doit-il l’orienter vers un certain savoir y faire avec ses voix ? Les invités de notre après-midi, qu’ils soient philosophes, psychiatres, psychologues ou psychanalystes, se sont mis à la tâche de refaire à rebours le chemin de la connaissance et de la pratique : partir de la clinique et des recherches actuelles pour remonter vers la fraîcheur du savoir psychiatrique à ses débuts.
La clinique des psychoses va isoler ce moment où la réalité peut se mettre à parler toute seule dans l’hallucination. Structuralement, l’hallucination est verbale dans son ressort explicatif même si son point d’impact peut varier : audition, vision, olfaction, coenesthésie, etc. Elle est verbale car notre monde, notre réalité, est structuré comme un langage. Seulement, lorsque ce monde symbolique se fissure, lorsque le lien à l’Autre se défait (du fait d’un point de forclusion), peut se déchaîner dans le réel le signifiant. Dès lors, quel statut donner au sujet ainsi qu’à ses voix ; sur quels fondements épistémologiques notre modèle psychanalytique de l’hallucination se fonde-til? Enfin, d’un point de vue clinique et donc éthique, quelle manoeuvre adopter pour le clinicien ? Doit-il se contenter d’accueillir le phénomène, voire l’interpréter ? Doit-il au contraire le faire taire – en ayant recours aux médicaments ? Peut-il aider l’halluciné à subjectiver quelque chose ou enfin, doit-il l’orienter vers un certain savoir y faire avec ses voix ? Les invités de notre après-midi, qu’ils soient philosophes, psychiatres, psychologues ou psychanalystes, se sont mis à la tâche de refaire à rebours le chemin de la connaissance et de la pratique : partir de la clinique et des recherches actuelles pour remonter vers la fraîcheur du savoir psychiatrique à ses débuts.
PROGRAMME
13H30 Accueil
13H45 Ouverture : François SAUVAGNAT, Professeur des Universités (Paris VII et Rennes II), psychanalyste, membre de l’ECF
14H00 1ère séance : De l’erreur et de l’illusion au sujet halluciné (discutant : Dario Morales)
Laurence HEMMLER, psychologue, psychanalyste, EPS Paul Guiraud, Villejuif (94), « La science n’est pas une théorie de la connaissance »
Florent GABARRON, enseignant en Philosophie, « Archéologie de la pensée lacanienne : une lecture épistémologique de la thèse de Lacan »
Karim BORDEAU, professeur de Mathématiques, « le cogito et son point de réel »
15H30 2ème séance : De Clérambault, Henri Ey, et les neurosciences (discutant : Bernard Jothy)
Sylvie BOIVIN, médecin, interne psychiatre, EPS Erasme, Antony (92), « De Clérambault et l’automatisme mental »
Brice MARTIN, médecin, interne Psychiatre, CHSA, Paris (75), « L’apport d’Henri Ey »
Bertrand LAHUTTE, psychiatre, HIA, Val de Grâce, Paris (75), « Les hallucinations à travers l'histoire de la psychiatrie : les Classiques, Henri Ey et les neurosciences, continuité ou mutation ? »
Pause (16H45)
17H00 3ème séance : L’apport lacanien sur les hallucinations verbales (discutant : Céline Colliot-thélène)
Damien GUYONNET, psychologue, psychanalyste, « Quelques caractéristiques épistémologiques de la formalisation lacanienne de l’hallucination verbale »
Bernard JOTHY, psychiatre, psychanalyste, membre de l’ECF, « L'hallucination n'est pas sans objet »
Dario MORALES, psychologue, CHSA Paris (75), psychanalyste, membre de l’ECF, « La fêlure du signifiant »
18H30 Conclusion : Dario MORALES, Bernard JOTHY
Organisation : Atelier d’épistémologie (ACF Ile-de-France), APCOF (Association de Psychologues Cliniciens d’Orientation Freudienne)
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