Publicado el 11/09/2008 N°1878 Le Point
Sarah Palin :
Operación " castración”
Jacques-Alain Miller, psicoanalista
La elección de Sarah Palin es un signo de los tiempos. En política, la enunciación femenina está, de ahora en más, llamada a dominar. ¡Pero atención! No se trata más de las mujeres que se abrían lugar a los codazos con el modelo de los hombres. Entramos en la era de las mujeres postfeministas que, sin vacilar, exterminan a los hombres políticos. La transición fue perfectamente visible durante la campaña de Hillary: ella comenzó a hacerse el comandante en jefe, y no funcionó. Entonces, envió un mensaje subliminal que decía algo así como: “¿Obama? No tiene nada en los pantalones.” Lo remontó inmediatamente, pero muy tarde. Sarah Palin toma el relevo, pero, siendo quince años más joven, es feroz de otro modo, maneja el sarcasmo femenino con una naturalidad incomparable, castra abiertamente a sus adversarios machos, y con un júbilo franco, mientras que los desdichados quedan como idiotas: no saben atacar a una mujer que usa su feminidad para ridiculizar y reducirlos a la impotencia. Por el momento, una mujer que juega la carta « castración” es imbatible.
En Francia, pudimos ver a Ségolène realizar la operación “castración” sobre Fabius y Strauss-Kahn, pero luego, dándose lustre con una imagen de madona, no tuvo en cuenta a Sarkozy que supo pintarla como una tontita. En cuanto a las Martine Aubry o Michèle Alliot-Marie, son el viejo modelo.
¿Cuál es precisamente la diferencia entre las mujeres de estas dos épocas? Las primeras imitan al hombre, respetan el falo, y hacen como si lo tuvieran. Las nuevas saben que no es más que un semblante, no lo toman en serio: es la feminidad sin complejos. Una Sarah Palin no reconoce ninguna falta, no tiene miedo de nada, cría hijos mientras maneja un fusil, se presenta como una fuerza que va, “un pitbull con los labios pintados”.
¿Obama Ya perdió ? No eligiendo a Hillary como partenaire – a instancias de su esposa -, abrió una avenida a McCain, quien se zambullo allí.
Gracias a Palin, McCain volvió a la carrera. Sarah apasiona a América, le da a la política un nuevo Eros. Si Obama gana, tiene las mejores oportunidades de ser su oponente en cuatro años. Si es McCain, Hillary será su adversario número uno. En todos los casos, una nueva raza de mujeres política asciende en potencia.
Traducción : Silvia Baudini
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Publié le 11/09/2008 N°1878 Le Point
Sarah Palin :
Opération " castration "
Jacques-Alain Miller, psychanalyste
Le choix de Sarah Palin est un signe des temps. En politique, l'énonciation féminine est désormais appelée à dominer. Mais attention! Il ne s'agit plus des femmes qui jouaient des coudes en se modelant sur les hommes. Nous entrons dans l'ère des femmes postféministes, qui, sans barguigner, font la peau aux hommes politiques. La transition a été parfaitement visible durant la campagne de Hillary : elle a commencé par jouer le commandant en chef, et ça n'a pas marché. Alors, elle a envoyé un message subliminal qui disait quelque chose comme : " Obama ? Il n'a rien dans le pantalon. " Elle a aussitôt remonté, mais trop tard. Sarah Palin prend le relais, mais, plus jeune de quinze ans, elle est autrement féroce, elle manie le sarcasme féminin avec un naturel incomparable, elle châtre ouvertement ses adversaires mâles, et avec une franche jubilation, tandis que les malheureux restent cois : attaquer une femme qui joue de sa féminité pour les ridiculiser et les réduire à l'impuissance, ils ne savent pas. Pour l'instant, une femme qui abat la carte " castration " est imbattable.
En France, on avait pu voir Ségolène accomplir l'opération " castration " sur Fabius et Strauss-Kahn, mais par la suite, toute à se polir une image de madone, elle négligea Sarkozy, qui sut la peindre en évaporée nunuche. Quant aux Martine Aubry ou Michèle Alliot-Marie, c'est l'ancien modèle.
Quelle est précisément la différence entre les femmes de ces deux époques ? Les premières imitent l'homme, elles respectent le phallus, et font comme si elles l'avaient. Les nouvelles savent que ce n'est qu'un semblant, elles ne le prennent pas au sérieux : c'est la féminité décomplexée. Une Sarah Palin n'affiche aucun manque, n'a peur de rien, pond des enfants tout en maniant le fusil, se présente comme une force qui va, “ un pitbull avec du rouge ˆ l�vres ”.
Obama a-t-il déjà perdu ? En ne choisissant pas Hillary comme partenaire-sur les instances de son épouse, dit-on, elle aussi très pitbull-, il a ouvert un boulevard à McCain, qui s'y est engouffré. Grâce à Palin, McCain est revenu dans la course. Sarah passionne l'Amérique, elle apporte en politique un nouvel Eros. Si Obama gagne, elle a les meilleures chances d'être son challenger dans quatre ans. Si c'est McCain, Hillary sera son adversaire numéro un. Dans tous les cas, une nouvelle race de femmes politiques monte en puissance.
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