15 de abril de 2010

Le Journal du Congrès N° 6

Le Journal du Congrès N° 6






Association Mondiale de Psychanalyse
26, 27, 28, 29 et 30 avril 2010
Palais des Congrès, Paris


Editorial n° 6

Par Éric Laurent


Recherches – Sinthôme




Deux bonnes nouvelles pour nous qui souffrons chroniquement de coups de blues ou de dépressions plus ou moins sévères. Les hallucinogènes sont de retour dans la panoplie des traitements possibles. Pour en témoigner, cette semaine à San Jose en Californie a lieu le plus important congrès sur la « science psychédélique » depuis quarante ans. Le retour de la psilocybine est très encadré. Il se fait dans une politique de rupture avec l’esprit 68. Pour éviter les dérapages d’alors, le retour du champignon se fait sous les deux sauvegardes de la science et de la religion. Du côté de la science, nous avons les essais rigoureux en double aveugle, l’absorption sous Petscan et des protocoles standard. Du côté religion, on met en avant que les mystiques traversent des expériences très comparables à celles qui sont obtenues sous hallucinogènes. La méditation, le yoga, permettent eux aussi de quitter son corps et de dépasser l’enfermement dans le moi pour atteindre une conscience « océanique », aurait dit Freud. Science et spiritualité viennent ainsi se rejoindre dans des noces toujours bien vues aux USA. Elles se retrouvent bénies par l’imagerie cérébrale qui nos prouve que le cerveau est câblé pour ces expériences d’union avec le monde. Il doit bien y avoir un avantage évolutif quelque part, bien que le promoteur de cette perspective souligne avec raison que « d’un autre côté, l’amour universel n’est pas toujours adapté ». Quoi qu’il en soit, un psychothérapeute à la retraite, atteint d’un méchant cancer et déprimé par les traitements douloureux auxquels il est astreint y a trouvé un réconfort plus sûr que les habituels antidépresseurs. Il a trouvé une formule frappante pour cette expérience : « D’un coup, tout ce qui était familier a commencé à s’évaporer. Imaginez que vous tombez d’un bateau dans l’océan, vous vous retournez, le bateau a disparu. Et puis l’eau disparaît. Et puis vous disparaissez vous-même. » C’est vraiment le sentiment océanique. Comme la psilocybine est une substance naturelle, il n’est pas sûr que l’on poursuive très loin les essais thérapeutiques. Big Pharma n’est pas très intéressé, seules les universités le sont.

L’autre bonne nouvelle est plus terre à terre. Elle est connue par une dépêche assez confuse de l’AFP. « Des chercheurs ont découvert une molécule qui pourrait avoir un impact sur la genèse des neurones et dont l’absence pourrait provoquer des états anxieux et donc la dépression. La molécule, la MIF (Macrophage migration inhibitory factor) a un « "impact (...) sur l’état anxieux et/ou dépressif du rat que l’on peut percevoir par un changement de comportement", a indiqué l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) dans un communiqué. Une équipe de chercheurs dirigée par la responsable du Laboratoire de génétique comportementale, Carmen Sandi, a découvert que son absence inhibe la production de gènes et "génère une augmentation des comportements anxieux et dépressifs".

L'équipe espère développer grâce à la molécule des médicaments contre la dépression, qui touche 121 millions de personnes dans le monde selon l'Organisation mondiale de la Santé. "Cette découverte indique que la MIF est potentiellement significative pour le traitement dans le déficit de genèse de neurones, de même que les problèmes liés à l’anxiété, la dépression ou la cognition", a précisé Mme Sandi dans le communiqué. »

L’enthousiasme de Mme Sandi pour annoncer à toute vitesse le passage de résultats obtenus sur la dépression du rat à des médicaments pour 121 millions d’humains est bien dans l’esprit de la nouvelle EPFL, toute imbue d’évaluation de la rentabilité des recherches qui s’y mènent. Un brûlot qui la vise, écrit par le physicien Libero Zuppiroli sous le titre « La bulle universitaire. Faut-il poursuivre le rêve américain ? » a causé un petit scandale dans la confédération. C’est un symptôme de plus à rajouter dans notre clinique de l’affolement du discours universitaire par l’évaluation et l’adoption des « bonnes pratiques » de la good governance. De l’hallucinogène au gène, nous restons hallucinés et déjà Pierrette voit en pensée le médicament – pot au lait qui fondera tout un département sponsorisé par Big Pharma.

De notre côté, c’est avec enthousiasme que nous présentons pour la première fois le programme du premier jour de congrès. C’est aussi un compte-rendu de recherches.

Dans ce premier jour d’Aggiornamento de la Passe, nous commençons d’entrée par le témoignage de quatre AE et trois séries d’interventions qui interrogent de façon nouvelle les semblants de la passe à partir de l’horizon du sinthôme. Effets subjectifs de renouvellement garantis. Demain le deuxième jour.

* * *


Correspondance
Par Jesus Santiago


Ainda sob o impacto da sua interpretação do episódio Tiger Woods, me veio a questão concernente aos limites do uso da categoria de 'sinthoma'. Na leitura do 'Coisa de finesse', às vezes fica a impressão – a meu ver equivocada –, de que só podemos conceber o sinthoma como o que se depura como incurável no âmbito do trabalho de decifração sobre o Sinn do sintoma. Quando você se refere a 'sujeitos surpreendidos na precipatação de seu sinthoma', abre-se uma via fértil para um uso clínico, mais extensivo, do mesmo. Ou seja, o seu texto evidencia que com a ferramenta do 'sinthoma' estaremos de posse de um recurso que favorece o analista lidar com a proliferação atual da Bedeutung do sintoma.


Réponse

Oui, c'est l'usage extensif du sinthôme comme "ma dinguerie" comme le disait LNA. EL

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Programme du Lundi 26 avril


Aggiornamento della Passe (1)
Président : Jacques-Alain Miller


Matin
9h00 – 9h30
Ouverture du congrès
Judith Miller, Eric Laurent, Luis Solano

9h30 – 11h00
Témoignages des AE :
Angelina Harari (EBP)
Sergio Caretto (SLP)

11h00 – 11h30 : Pause café

11h30 – 13h00
Sergio Passos Ribero de Campos (EBP)
Gustavo Stiglitz (EOL)

Après-midi
14h30 – 15h30
La perspective du reste
Elogio de la sombra
Marcela Almanza (NEL)
Précarité de la fin de l’analyse
Clotilde Leguil (ECF)
De entrada, el horizonte del fin
Ricardo Nepomiachi (EOL)

15h30 – 16h30
La nouvelle alliance
Dar el paso interminablemente
Osvaldo Delgado (EOL)
Sortir du noir
Lieve Billiet (NLS)
Du mouvement comme nécessité
Philippe De Georges (ECF)

16h30 – 17h30
La passe et l’Ecole Une
S (A barré) et l’Ecole Une
Juan Carlos Indart (EOL)
De la souplesse pour la passe
Aurélie Pfauwadel (NV)

18h
Accueil des Membres de l’AMP au Ministère des Affaires Etrangères (19h à 21h)

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