Le séminaire de la bibliothèque 2013
« Portes d’entrée de la psychanalyse »
« La psychanalyse a consistance des textes de Freud, c’est là un fait irréfutable.On sait ce que, de Shakespeare à Lewis Carroll, les textes apportent à son génie et à ses praticiens.Voilà le champ où se discerne qui admettre à son étude. C’est celui dont le sophiste et le talmudiste,le colporteur de contes et l’aède ont pris la force, qu’à chaque instant nous récupéronsplus ou moins maladroitement pour notre usage. » 1
Sous le titre « Portes d’entrée de la psychanalyse », la bibliothèque de l’ECF propose un séminaire de travail conçu tout d’abord comme un séminaire de lectures de textes. La porte d’entrée de la psychanalyse, c’est toujours le texte : celui de l’inconscient bien sûr, celui de Freud qui pour nous continue de faire « événement »2, celui de Lacan, et ceux de tant d’autres encore, psychanalystes ou non, dont la fréquentation nous est nécessaire. Un texte, c’est aussi une langue, qui à la fois le constitue et le porte. Et c’est aussi dans le passage d’une langue à une autre que la psychanalyse s’est diffusée, toujours au gré des rencontres.
Nous avons donc choisi un thème de travail qui se prête à quelques explorations, comme des coups de sonde, dans ce qu’il est convenu d’appeler le fonds de la bibliothèque, afin d’en extraire certaines références propres à soutenir notre réflexion. Au travers de quelques soirées de travail, nous voudrions par exemple explorer comment la psychanalyse est arrivée en Italie, par la porte de Trieste ; comment elle a traversé l’océan jusqu’en Argentine ; comment les premiers analystes ont passé la porte d’entrée des premières sociétés analytiques ; comment les termes de Freud ont passé la barrière de la langue dans les premières discussions à ce sujet en France, pays que Freud trouvait pourtant bien réfractaire à la psychanalyse,…
Il ne s’agira pas de faire oeuvre d’historien, nous n’en avons ni les compétences ni le désir. Il s’agira plutôt de faire part de nos étonnements, de nos trouvailles, des résonances des questions qui dès les débuts de la psychanalyse se sont posées, avec celles qui nous occupent aujourd’hui.
Une de nos préoccupations est de contribuer à faire connaître cette bibliothèque et donner idée à qui s’intéresse à la psychanalyse de l’usage que l’on peut en faire. Pour cela, comment procéder autrement que par l’exposition, et donc la mise à l’épreuve, de nos propres lectures ? Car si la bibliothèque est certes un lieu de recueil de textes, elle ne vaut pas seulement par l’importance de leur accumulation. Il s’agit d’une bibliothèque de psychanalyse qui témoigne
d’une orientation. S’intéresser aux « portes d’entrée » de la psychanalyse s’inscrit aussi dans une dimension politique dans un moment où certains voudraient lui indiquer la sortie. Ainsi la bibliothèque se devrait-elle d’être aussi, pour ceux qui en franchissent le seuil, une porte d’entrée vers la psychanalyse.
Quatre soirées sont prévues : les jeudis 24 janvier, 21 février, 18 avril et 16 mai 2013.
La commission de la bibliothèque : Laure de Bortoli, Cinzia Crosali, Susana Elkin, Sophie Gayard
(responsable de la bibliothèque), Myriam Mitelman, Federico Ossola, Romain-Pierre Renou, Herbert
Wachsberger (conseiller de la bibliothèque).
Notes
1 Lacan J., « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École », Autres Écrits, Paris, Seuil, 2001, p.
250/251.
2 Cf. Lacan J., « L’événement Freud », Le Séminaire, livre XVI, D’un Autre à l’autre, Paris, Seuil, 2006, p. 188.
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