Présentation du programme III
La mise en acte d'une politique :
Suite et fin en Cinq remarques
Agnès Aflalo,
Directrice des Journées
1- Vous avez pu vous en apercevoir, la politique de la psychanalyse s'exprime en actes dans notre programme: il n'y a pas d'un côté « les malades » et d'un autre les bien portants, il y a une dinguerie propre à chacun et ce qu'il en advient lors de la rencontre avec le discours analytique. On pourrait dire, pour aller vite, que les autistes commencent là où les analysants finissent leur analyse quand elle est poussée jusqu'à son terme. Les autistes dénudent la logique des nœuds hors du semblant et du sens. Ils nous convoquent à un effort de rigueur : démontrer en acte le bien-fondé du discours analytique, le transmettre au plus grand nombre et le réinventer avec eux.
2- Chaque salle porte un ou deux noms d'auteurs auxquels Lacan se réfère dans Le Séminaire, livre XXIII, Le sinthome. Là encore, des exceptions - trois pour être précise : Adam, Ève, mais aussi Achate. Quelques-uns parmi vous en auront peut-être deviné la raison. Chaque salle est composée de deux demi-journées de trois séquences d'une heure. Et chaque séquence sera composée de deux interventions brèves qui devraient laisser au moins une demi-heure de discussion. Chaque paire est appariée soit par une même phrase à commenter, soit par un thème commun abordé de façon différente, etc. Chaque fois que c'est possible, chaque séquence verra intervenir un senior et un junior, etc.
À une ou deux exceptions près, chaque collègue que j'ai sollicité pour présider chacune des soixante séquences a accepté ma proposition de le faire. J'ai alors pu m'entretenir avec eux du programme comme de l'orientation politique des Journées. Beaucoup d'entre eux ont écrit une brève sur ce thème pour nos publications en ligne.
Ce qui a guidé mon choix, ce sont là encore des principes simples : le désir que l'ensemble de notre communauté de travail soit représentée et par des collègues (souvent AE ou ancien AE) qui ont manifesté un intérêt public pour ce thème. Ils sont aussi reconnus par le plus grand nombre comme des autorités authentiques parce qu'ils payent de leur personne pour faire exister le discours analytique tant par leurs publications que par leur engagement dans l'institution. C'est la raison pour laquelle j'ai aussi sollicité, pour présider une séquence, chaque membre du Conseil de l'ECF, les présidents en exercice de chaque École européenne ainsi que celui de l'Euro-Fédération de psychanalyse. Le président actuel de l'Association mondiale de psychanalyse – Leonardo Gorostiza – ainsi que le prochain – Miquel Bassols – ont également accepté de répondre présent à mon appel. Chacun d'eux, engagés dans l'institution, est à même de saisir les enjeux politiques du moment crucial que nous vivons et de les transmettre lors des débats que nous aurons. Bien d'autres collègues dont les travaux comptent dans notre École auraient pu être sollicités si j'avais disposé d'autres séquences à organiser.
3- L'orientation politique se manifeste aussi dans le choix des titres qui introduisent chaque séquence. Ils ont peu à voir avec l'autisme clinique et sont tous des concepts issus du dernier enseignement de Lacan, du Cours de Jacques-Alain Miller et des avancées d'Éric Laurent. Ils saisissent la perspective du point de vue du réel et non pas du point de vue de la ségrégation induite par les diagnostics psychiatriques. Chaque fois que ça a été possible, j'ai tenté de suivre un même fil rouge par demi-journée : l'Un, l'Un tout seul, l'Un en plus, les divergences de l'Un, etc., mais aussi : l'énigme du corps sexué, le sinthome, lalangue et ses effets sur le corps, le retour de la jouissance sur un bord, exister et être, l'écriture, le principe de l'expérience analytique, etc.
4- Une autre nouveauté explique qu'une salle fait exception à cet ensemble, j'ai nommé la salle Newton (342A). Les attaques contre le discours analytique ne sont pas limitées à l'hexagone, comme j'ai eu l'occasion de le développer dans différentes publications. Aussi, et bien que ces Journées soient nationales, j'ai désiré donner la possibilité à des collègues étrangers d'y participer. Un certain nombre d'entre eux, francophones, interviennent dans les autres salles. Mais, pour certains d'entres eux, un peu moins francophones, une salle est équipée d'un projecteur qui permettra à chacun de voir projeté son texte écrit en français en même temps qu'il le lira. Ainsi, leurs éventuelles difficultés à parler français ne gêneront pas la transmission de leurs travaux. Dans cette salle, les présidents de séance sont bilingues ou trilingues et devraient ainsi faciliter la tenue des discussions. Ce dispositif a permis d'accueillir des collègues d'Italie et d'Espagne, de Suisse, du Brésil et d'Argentine, mais aussi de Moscou et de Pékin.
5- L'ensemble du programme comporte nécessairement un versant d'automaton qui lui assure sa stabilité. Pourtant, jusqu'à la fin de son élaboration, il est aussi resté ouvert à la rencontre du désir. Enfin, j'ai désiré introduire dans ce programme une part de contingence absolue. Aussi, lorsque je suis allée le présenter au directoire, le 4 septembre dernier, j'ai demandé que l'attribution des salles que j'avais numérotées de 1 à 10 soit tirée au sort. C'est donc la main innocente d'Anne Ganivet-Poumellec qui a tiré au sort l'attribution des salles en présence de notre Président Jean-Daniel Matet et des autres membres du directoire : Patricia Bosquin-Caroz et Philippe Benichou.
Les Journées vont avoir lieu dans quelques jours et il convient de rappeler que leur organisation requiert l'appui de collègues dont le désir décidé a été déterminant à chacune de ses étapes. Celui de notre président et du directoire bien sûr, dont je viens de citer les noms des membres et avec lesquels je me suis entretenue à plusieurs reprises pour penser cette organisation au plus juste. Celui de notre conseiller scientifique, Jacques-Alain Miller. Ceux du comité scientifique de ces Journées : Christiane Alberti, Catherine Lazarus-Matet, François Ansermet, Guy Briole, Philippe La Sagna, Pierre Naveau, Daniel Roy et Yves-Claude Stavy, qui m'ont aidé à penser ce thème et à résoudre bien des problèmes qu'il posait. Celui de Lilia Mahjoub encore, pour son travail décisif avec les Mentors et les nombreux intervenants à ces Journées. Celui d'Alexandre Stevens pour l'élaboration d'une bibliographie précise et détaillée dont chacun peut bénéficier. Celui des Mentors qui ont soutenu et orienté les interventions quand cela était nécessaire. Celui de Monique Amirault pour son travail d'édition du Point du Jour, et, last but not least, celui de l'équipe d'organisation des Journées dont l'esprit de sérieux constitue un appui précieux : Charles-Henri Crochet, Deborah Gutermann-Jacquet, et Bertrand Lahutte (également responsable du Blog des 42e Journées et de la Newsletter Le Point du Blog). Michèle Simon, Adela Bande-Alcantud, Angèle Terrier, Liliana Salazar-Redon et Xavier Gommichon complètent le comité d'organisation. Leur énergie et leur vivacité ont été décisives. Beaucoup d'entre eux se sont entourés d'équipes fiables et dévouées de collègues dont les noms sont inscrits sur notre Blog. Que chacun d'entre eux trouve ici le témoignage de ma reconnaissance.
Dès la semaine prochaine, je rendrai publique une partie du programme. À bien vite.
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