ASSOCIATION MONDIALE de PSYCHANALYSE
Dos crónicas desde New York City
Estimados Colegas de
la AMP:
A continuación ustedes
podrán leer dos crónicas enviadas desde NYC. Una escrita por Gil Caroz y
otra por María Cristina Aguirre, ambos -como ya informamos- representantes
de la AMP en las Sesiones de la CSW 57 de la UN Women.
La crónica de María
Cristina Aguirre es del viernes pasado, 8 de marzo, en el que se celebró el
Día internacional de la mujer.
La de Gil Caroz, del 6
de marzo, también se encuentra disponible en el blog de Jacques-Alain
Miller: JAM BLOGS EVERYDAY ON THE BHL ONLINE MAGAZINE laregledujeu.org
Su lectura les permitirá
percibir el nuevo panorama que comienza a abrirse para la AMP en el mundo
de la ONU.
Reciban un afectuoso saludo
Leonardo Gorostiza
Presidente de la AMP
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Lettre de New
York— par Gil Caroz
« Quel
est votre business ici ? » Je lui montre ma lettre d’invitation à la 57e
session de la Commission sur la condition féminine. Le gars est amusé.
« Ah ah ! la condition des femmes… Ici, aux USA, elle est vraiment
très bonne. Trop bonne. Les
hommes n’ont plus leur mot à dire. » Je souris. Il me laisse passer, puis
ajoute : « Je suis sûr qu’en Israël, c’est la même chose. »
Je
pense à Tel-Aviv, qui, selon une étude menée récemment par GayCities.com et American
Airlines, est la ville la plus gay friendly au monde,
avant New York, Toronto et Londres. Trois heures plus tard, au siège de l’ONU,
j’entends aussi la cause des femmes associée à celle des homos. « Nous
parlons d’une violence sexiste contre les femmes, disent les représentantes de
certains États, mais il ne faut pas oublier la violence contre les LGBT. »
Je
ne suis pas le seul homme dans la salle, mais je fais partie d’une minorité
reconnaissable par son peu d’invention vestimentaire. Chez les femmes, voile ou
pas, tenue traditionnelle ou autre, il y a un panel de toutes les couleurs. En
revanche, au niveau du discours le débat est cadenassé.
On fait des
« déclarations » selon un programme prédéterminé. Chaque
représentante de pays tente de montrer l’ampleur de l’engagement de son pays
dans la prévention de la violence contre des femmes. À les en croire, dans tous les pays sans exception,
les gouvernants investissent des grands moyens dans la protection des femmes.
Toutes appellent à une coordination internationale de cette action. L’ambiance
générale est à la prévention de la violence contre les femmes par trois
moyens.Premièrement, par une loi plus adéquate qui serait une tolérance zéro à
la violence et un recours à des moyens de sanctions sophistiquées. Le représentant de la
République de la Corée relate par exemple, non sans une certaine fierté, que
dans son pays on diffuse les noms et les photos de personnes qui ont commis de
viols ou des actes de pédophilie, afin qu’ils soient reconnus partout comme
criminels.
Deuxièmement,
par des programmes d’éducation pour les filles, à ne pas se laisser faire, et
pour les garçons au respect de la femme. On propose des campagnes éducatives
sous les titres : « Les hommes de qualité n’ont pas peur de
l’égalité », « Un vrai homme n’achète pas une femme », ou encore
« Je suis un homme gentil ».
Troisièmement,
par un discours de l’évaluation. En effet, une femme médecin qui travaille avec
l’OMS présente une série de résultats statistiques concernant les « normes
sociales », les « causes de la violence » et les « programmes
éducatifs » dont on ne comprend pas les tenants et les aboutissants. Or,
tout le monde semble d’accord avec « l’expert », tout en
demandant : mais comment faire, puisque rien ne marche ?Un débat
sous-jacent semble avoir des enjeux réels : qu’en est-il de la question de
la femme en terre d’Islam ? Le représentant du Maroc (l’un des rares
hommes à avoir parlé) noie le poisson en élargissant la question :
« Je viens d’un pays qui est dans une région de crise, le printemps arabe.
La question de la femme doit s’inscrire dans une question plus globale sur
l’égalité entre les humains. Comment promouvoir l’égalité
politiquement ? » Manifestement, il est inquiet. Si, avant le
printemps arabe, le Maroc était considéré comme le pays arabe le plus démocratiquement
avancé, ce n’est plus le cas aujourd’hui.La représentante des États-Unis ne
rate pas ce « printemps ». Au
moment des soulèvements, dit-elle, les femmes étaient aux côtés des rebelles. Mais une fois que les
régimes ont été remplacés par d’autres, les femmes sont exclues de toute
décision juridique, de toute participation à la politique. Je pense à Raja.La
représentante de l’Iran prend la parole. « Au nom de Dieu clément et
miséricordieux, dit-elle, on pourrait éviter la violence dans le monde, qu’elle
soit physique ou mentale (dixit !) ». Je pense à Mitra.
Ensuite, elle pose deux questions qui témoignent sans doute d’une inquiétude
réelle de son gouvernement. La première : comment tenir compte du rôle nuisible
de « certains réseaux cybernétiques ? » Je me dis :
« Oui, on sait, les réseaux cybernétiques sont des lieux de jouissance
parfois effrénée, mais ils sont aussi un moyen majeur de l’extension des
libertés, ce que nous avons pu voir avec Mitra et Raja. C’est un
problème pour certains régimes. » La deuxième question :
quel peut être le rôle de la spiritualité pour prévenir la violence dans les
sociétés ? Je réponds par la pensée : « Si vous parlez d’un
retour à un père fondamentaliste, vous rigolez sans doute, Madame. »Et la
psychanalyse ? Il faudrait trouver la façon de dire que pour nous, la
défense de la cause féminine ne converge pas avec la défense de l’égalité entre
hommes et femmes. Dans mon sac, j’ai deux livres : la Bible en hébreu, et,
blasphème, le Séminaire XX.
La Bible, parce
que je veux relire ces jours-ci le Livre d’Esther (Méguilate
Esther). Elle n’a pas été si gentille, Esther. La jouissance féminine n’est
pas un conte de fées. Il faut voir le film d’Amos Guitaï sur la question. Et le
Séminaire XX, parce qu’il me faut cet objet à côté de moi pour garder le
tranchant malgré le discours dans lequel je suis plongé.
New
York,
Mars
6, 2013
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An Auspicious
Day - by María Cristina Aguirre
On a snowy day in New York I attended the Commission
on the Status of Women 57th session together with the president of the
Euro-federation of Psychoanalysis, Gil Caroz. The UN celebrated
today International Women's Day with a plenary session. The
event was moderatedby Isha Sesay, from CNN and presided by Michelle Bachelet,
the Executive director of UN Women and the Secretary General Ban Ki-moon, who
said that in his country snow in March is considered an auspicious sign. He celebrated the steps taken by women and
for women but he emphasized there is still more to be done. Women are paid less
than men; they are objectified and oppressed, they are cut off from political
decisions, they are punished as criminals. Violence against women is not
inevitable, it can change, resources are critical.
There should be no more
silence, no more stigma, we should press politicians and religious leaders to
join out campaign said the Secretary General, and if we work as one, we shall
succeed.
Michelle Bachelet said we
cannot move backwards, we must keep moving forward. never before have we had so
many voices demanding to stop violence against women. We need courage,
conviction and commitment not only to listen but to support what people demand.
50 governments and the European Union have pledged to take actions. it is an
historical opportunity to live free of fear and violence.
The panel was composed by
distinguished people, who spoke about different kinds of violence: domestic
violence, against elderly women; women living with HIV; against migrant women
workers, against indigenous populations.
There should be zero
tolerance to violence.
When a Maya representative
spoke, Michelle Bachelet underlined that the true message of the Mayas was that
women will shine in this century.
A song was specially
composed for this occasion.
In the afternoon there were
numerous side events in several rooms. I attended two.
Gender Based Violence: A
Call for Multisectoral Interventions and Action. It was presided by the Mission from South
Africa, and several representatives from African countries intervened such as
Ghana, Nigeria, but also from the Caribbean as Granada. Questions about the
participation of women in the police and implementation of new laws for the protection
of violence against women, issues related to sexual, emotional, physical abuse
were addressed. I intervened saying that it was also important to discuss
violence of women against women.
The second event I attended
was: Gender-Motivated Killings of Women, including Femicide, presided
by the Special Rapporteur of Violence Against Women. After an intervention from
a participant from Turkey asking about what are the international procedures to
appeal to in cases of violence when such agencies do not exist in the country,
I took advantage of the opportunity to express the concern of the WAP about the
detention and incarceration for practising psychoanalysis of Rafah (Syria)
and Mitra (Teheran), and the menace of incarceration over Raja (Tunisia).
The panel listened attentively, said it was a crime against freedom of
expression and that there existed channels through which a
complain/report could be made.
New York
March 8, 2013
[Fuente: AMP-UQBAR]
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