Institut du Champ freudien
CONFÉRENCES CLINIQUES 2008-2009
sous la présidence de Jacques-Alain Miller
LA PARANOÏA SELON LES GRANDS PSYCHIATRES
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Mercredi 13 mai 2009 à 21h30 au local de l'Ecole, 1 rue Huysmans, Paris
Le cas Wagner de R. Gaupp,
Aux limites incertaines de la paranoïa
par Jean-Claude Maleval
Gaupp a construit sa théorie de la paranoïa à partir de l'observation au long cours d'un psychotique meurtrier, l'instituteur Wagner. Elle lui sert essentiellement à prendre parti en faveur d'une genèse du délire corrélée aux expériences vécues. Chef de file de l'Ecole de Tübingen, il considère que la paranoïa résulte du développement compréhensible d'une personnalité dégénérée ; il s'oppose à cet égard à l'Ecole de Heidelberg soutenant l'intervention d'un processus psychique irruptif qui bouleverse et remanie la personnalité. Les documents recueillis sur Wagner alimentèrent avant tout les débats sur l'étiologie de la paranoïa, à propos de laquelle Gaupp, Kretschmer et Lacan (1932) soutinrent des thèses apparentées. Cependant la clinique de Wagner interroge les limites du cadre de la paranoïa. Kretschmer intègre Wagner dans le délire de relation des sensitifs, tandis que la catégorie ancienne des persécutés mélancoliques pourrait tout aussi bien être invoquée, voire, à s'en tenir à la racine avérée du thème délire, ne serait-il pas soutenable de considérer ce sujet comme un mélancolique, bien qu'il soit présenté comme le type même du paranoïaque ? Wagner semble révéler combien les limites de ces catégories psychiatriques s'avèrent incertaines : toute paranoïa n'inclut-elle pas des éléments mélancoliques ? Et la mélancolie n'est-elle pas une interprétation paranoïaque de l'Autre méchant ?__._,_.___
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