8 de setembro de 2009

[ecf-messager] Journal des Journées N°6

J´ai mon billet en poche pour le Nirvanâ de Novembre...

parce que je me suis inscrite sans lambiner sur :

http://www.causefreudienne.org/

JOURNAL DES JOURNÉES

N° 06

le mardi 8 septembre 2009

Jacques-Alain Miller: Un nouveau concept (suite)

Avec les quatre du Directoire, j´ai confectionné une petite grille, qui nous aidera à mettre un semblant d´ordre dans le joyeux chaos suscité par l´offre des Journées de Novembre. Ce sont des rubriques possibles pour classer, et coupler, les projets et les travaux qui nous arrivent déjà de toutes parts, à l´initiative des membres et des amis de l´Ecole. Si votre contribution vous semble ne pouvoir s´inscrire dans aucune, pas d´inquiétude : nous inventerons la rubrique qu´il faudra. Ceci étant dit, cette grille peut aussi vous inspirer, ce pourquoi je vous la livre.

  1. Rêve
  2. Acte manqué
  3. Lapsus
  4. Lapsus calami
  5. Oubli
  6. Mot d´esprit
  7. Symptôme
  8. Fantasme
  9. Pulsion (?)
  10. Affect
  11. Insight
  12. Interprétation
  13. Ligne du destin
  14. Vocation infantile
  15. Episode d´entrée
  16. Choix de l´analyste
  17. Amour et identification
  18. Haine de transfert
  19. Dé-supposition de savoir
  20. Intrigues et complications
  21. Phénomène de répétition
  22. Stagnation et inertie
  23. Episode de fin
  24. Durant la passe
  25. Tranches
  26. AE après la passe
  27. L´inconscient après analyse
  28. Reste symptomatique
  29. Bénéfice épistémique
  30. Premier pas dans la pratique
  31. Mutation dans la pratique
  32. Interprétation de contrôle
  33. Transfert à l´Ecole
  34. Souffrance institutionnelle
  35. Risque, réussite, ratage

Etc.

NOUVEAUX PROJETS POUR LES JOURNEES

Du lundi 7 septembre minuit au mardi 8, minuit, j´ai reçu près de trente nouveaux projets. Tous ceux dont les noms suivent m´ont joint quelques lignes, ou un argument, parfois un texte presque achevé ; j´en ai appelé plusieurs pour un rapide entretien au téléphone. D´autres projets restent suspens, le temps d´une clarification.

On ne raconte pas "Ma vie et la psychanalyse, depuis que je suis toute petite" en un quart d´heure, pour se congratuler d´être devenue ce que l´on est, dans la grande tradition mégalomaniaque du Nietzsche de Ecce Homo, avec la larme à l´oeil du Petit Chose.

On ne multiplie pas les allusions opaques, déchiffrables par le seul sujet, comme si l´inconscient n´était pas structuré comme un langage, mais humide comme un brouillard, épais comme une brume, vaporeux comme une fumée de mer (ce qui n´est pas dire qu´un brouillard, non plus que la buée, la bruine, le givre, les merveilleux nuages, et cette rosée du matin dont Lacan fit cas dans son Séminaire, ne soient pas eux-mêmes des phénomènes parfaitement structurés: le premier manuel venu de météorologie vous apprend que leur formation répond à une transition de phase (du premier ordre) de l´eau atmosphérique, dont les énergies sont calculables à partir de la relation de Clausius-Clapeyron, en fonction de la pression de vapeur saturante, selon différentes formules - de Rankine, de Duperray, de Dupré).

On ne cherche pas à caser tout ce que Lacan appelait "mes bateaux", pour se congratuler d´être conforme au portrait-robot du lacano-analyste moyen, entré dans la vie névrosé jusqu´aux yeux, pouvant à peine respirer, qui découvre à la fois le désir, le S de grand A barré, le pas-tout, sa solitude radicale, et la grande famille de l´Ecole, et s´en va apporter lumière et réconfort à des patients qui ressemblent à lui, avant.

On cerne avec précision un détail ou deux, original, charnu, épicé, croustillant, on le communique en pesant tous ses termes, on parle dans la langue de son inconscient, à nul autre pareille, avec le vocabulaire qui lui est propre, on s´épargne la révérence aux vaches sacrées, "Freud (ou Lacan, ou Gontran, a déjà dit..., et c´est si vrai !".

On démontre ainsi en acte, et non en flons-flons, que des Journées d´analystes-analysants,... c´est tout de même autre chose que les Comices agricoles ! (Idée reçue : relire Madame Bovary.) - JAM

Renée Padellec-Nguyen : Le jeu de l´O

Beatriz Gonzalez : Terrible complication du oui et du non

Charles-Henri Crochet : Se décrocher

Marga Mendelenko-Karsz : Mes cauchemars

Geneviève Mordant : Ma voix

Monique Amirault : Mon symptôme inexistant

Laura Sokolowsky : "Une chance inouïe !", disait une voix

Marie-Hélène Brousse : Grosse colère

Hélène Deltombe : Gentillesse obligée

Jean-Charles Douchet : Prendre le large

Dominique Carpentier : Tenir debout

Anaëlle Lebovits : En quatrième vitesse

Esthela Solano-Suarez : Trois secondes avec Lacan

Patrick Roux : A deux doigts de...

José Rambeau : Sauver une enfant à tout prix !

Hélène Guilbaud : Dépouillée de la dépouille

Annie Dray-Stauffer : Sous un regard mort

Jean-Philippe Parchliniak : Signorelli, un souvenir d´enfance

Marie-Hélène Roch : Somnambule qui trébuche, vite on bûche !

Armand Zaloszyc : Destin d´un insubmersible

Catherine Lazarus-Matet : Pourquoi je n´ai pas fait la passe

Soit 21 nouveaux projets ce mardi, ce qui fait, avec les premiers 12 de lundi, 33 projets listés. C´est bien.

Jeanne Joucla : Comment Lacan est devenu psychanalyste...

Ce titre est-il une boutade ? Oui... et non. Car Lacan lui-même évoque ce "comment" lors d´un de ses entretiens dans les universités nord-américaines à Yale, en 1975. Nous verrons que sa conclusion est saisissante !

Lacan est invité dans les universités nord-américaines. A Yale, devant un public d´universitaires et d´étudiants c´est un peu à bâtons rompus : "Je voudrais d´abord adresser une question précisément à ceux qui ont choisi de se poser comme psychanalystes [...] comment ils en étaient venus à ce qui peut, après tout être raisonnablement appelé leur...job" ...

"Maintenant, laissez-moi répondre à ma question: comment suis-je devenu psychanalyste ?"

Il évoque alors sa thèse de doctorat en médecine en 1932, La psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité, "un essai de rigueur" avant tout, que, dit-il, "je me permets de prendre au sérieux". Puis, il fait le rapprochement avec Freud écoutant très sérieusement les hystériques et qui a découvert l´inconscient ; il continue en se posant la question des formations de l´inconscient et le fait que dans la cure ce qui compte c´est le récit qu´on en fait - donc un matériel langagier.

Lacan, après ces détours, réitère sa question "[...] j´aimerais avoir une idée de comment quelqu´un se décide à s´autoriser comme psychanalyste aux USA? J´aimerais avoir une idée de ce qui correspond ici à ce que j´ai institué dans mon Ecole, et que j´appelle "la passe". Il précise : "ça consiste en ce que, au point où quelqu´un se considère assez préparé pour oser être analyste, il puisse dire à quelqu´un [...] ce qui lui a donné le nerf de recevoir des gens au nom de l´analyse...?" Silence...

Il continue : " Vous devez admettre que la découverte de l´inconscient est une chose très curieuse, la découverte d´une très spécialisée sorte de savoir, intimement lié avec le matériel du langage... qui colle à la peau de chacun du fait qu´il est un être humain..."

Lacan reprend, et c´est la troisième fois : "Maintenant si quelqu´un voulait bien me répondre je l´invite à dire la vérité ...Vous pouvez me dire simplement que vous appartenez à une association psychanalytique, et que ça vous a semblé une belle situation..."

Puis, la dernière phrase tombe comme un couperet : "Mais le fin de la vérité, la vérité vraie, est qu´entre homme et femme, ça ne marche pas".

Nous nous arrêterons sur cette phrase dont on imagine l´effet saisissant qu´elle aura eu sur la silencieuse assistance - et dont on mesure plusieurs décennies plus tard la pertinence tranchante !

On est en 1975, soit 8 ans après l´invention de la passe décrite dans la Proposition de 67, et seulement 6 ans après sa mise en fonction.

Les Journées 38 ont lieu les 7 et 8 novembre prochains à Paris, au Palais des Congrès

ECF 1 rue huysmans paris 6è Tél. + 33 (0) 1 45 49 02 68

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